Makyō : mot japonais qui indique des déstabilisations de notre système neurologique, des conditions passagères qui se mettent en place lors d'un parcours spirituel. En Europe, parfois nous recherchons l'énergie qui nous manque, la guérison dont nous avons rêvé, dans des pratiques exotiques, qu'il s'agisse de méditation Theravada, de la fabrication de notre propre tambour chamanique, d'un week-end à la campagne pour trouver notre animal totem, d'une séance de guérison thêta, d'un cours de yoga tantrique ou d'une hutte de sudation.
Nous avons tous les droits de faire ça, ne vous méprenez pas. Mais nous devons nous demander si ces méthodes de guérison, de réalignement avec le moi, nous mènent là où nous sommes, dans le "moi", ou… ou plutôt nous laissent à mi-chemin, en nous ayant enlevé quelque chose. Nous devons nous demander si le moyen de nous réaligner avec notre moi ne se trouve pas ailleurs.
Peut-être plus près que nous ne l'avions pas imaginé. Pourquoi dis-je plus près ? En fait, en cherchant des réponses, je suis tombée sur un livre qui, en parlant de makyō, m'a complètement inversé la perspective. Adamus Saint Germain, un écrivain que l'on pourrait qualifier d'ésotérique, écrit : "Qui a dit que l'illumination est quelque chose qui transcende le corps et la matière ? Qui a établi que le processus de réalisation spirituelle est difficile et complexe ? Qui a instillé l'idée que l'illumination apporte avec elle la résolution de tous les problèmes, la connaissance absolue de tout et des pouvoirs psychiques incroyables ?Même ceux qui suivent les religions ou le New Âge ne comprennent pas les principes simples de la conscience et de l'énergie, car ils sont très occupés à adorer des distractions telles que des dieux, des anges, des saints, des guides spirituels, des voies de guérison et des dispositifs d'alignement énergétique."
Cet auteur va donc encore plus loin ! Les makyō ne sont plus, ou pas seulement, des moments de déconnexion dans l'ensemble du chemin, mais ils sont en fait LES obstacles, les éloignements de soi. Mesdames et messieurs, nous sommes confrontés à un renversement de situation ! Paradoxalement, ces mêmes pratiques (méditation etc.) deviennent des "makyō", des distractions spirituelles, l'esprit étant occupé par ces éléments et donc incapable de comprendre, de percevoir, de ressentir la conscience et l'énergie de façon intuitive. Saint Germain confronte le lecteur à l'essentiel de son potentiel humain, le dépouille de la lucidité mentale et des constructions de l'ego, et ramène sur terre ceux qui ont suivi jusqu'ici les envolées d'un New Age déconnecté de la joie de vivre dans un corps.Nous avons grandi avec la croyance que l'achèvement de nous-mêmes, la pleine conscience, était un monde qui se trouve loin, quelque part dans l'univers, l'infini qui complète et enferme notre être "fini". Et pourtant, le "je" que je cherche est là, il est toujours là, et c'est mon corps qui l'accueille, mon corps qui le vit, le célèbre, fusionne avec lui à chaque instant.
*************************************Voilà. J'en étais là, quand tout a changé. Cette découverte, je croyais pouvoir m'en servir pour dire à mes élèves new age : "Oublie les pressions et tout simplement joue, en profitant de ces belles vibrations qui traversent ton corps. Tu cherchais quelque chose de chamanique, tu as trouvé quelque chose de musical. Et bien, pour réaliser le mélange des deux, tu laisseras rentrer l'aspect musical dans ton cœur. Fais-lui de la place, élargie ta vie."Mais en fait, au fur et à mesure que je lisais, que je découvrais, que je m'approchais d'une sorte d'illumination, les "phares" se sont détournés de mes élèves et la question a commencé à se focaliser sur moi. D'abord, sur ce choix d'être musicienne. Ensuite, sur la façon de vivre sa vie en général. Depuis des années il y a quelque chose qui cloche, et je n'arrive pas à la saisir. Et par le plus pur des hasards (ou pas??), un film est "arrivé" pile à ce moment-là !!! Dans le prochain article je vais partager la grande émotion que ce film m'a offert, et l'illumination qui va avec.
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