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Photo du rédacteurTaikoMama

L'art et la parole

Dernière mise à jour : 2 avr.

À la naissance, chacun de nous vient d'arriver d'un monde différent, riche, grandiose, immense, divin. Un nouveau-né, dans ce sens, est comme une petite divinité. Jour après jour, les adultes l'instruisent sur les normes et règles de ce monde limité. "On ne fait pas ceci, on ne fait pas cela, tu n'as pas cette ou celle capacité, etc". Jour après jour, quelques grammes de l'or qui nous recouvre sont grattés et se dispersent dans l'oubli. C'est un or dont on perd la mémoire au fur et à mesure que l'on grandit." Dis-moi, petit, qu'est-ce que tu deviendras quand tu seras grand? Non, cher petit, tu ne deviendras pas beau-fils d'un sultan, rock star, président de la république, astronaute. Je te demande ce que tu veux réellement devenir!".




Jour après jour, on apprend à contenir, réprimer, limiter notre potentiel. On oublie d'où on vient. On se convainc que travailler, utiliser l'argent pour les échanges, être en vacances 30 jours par an soit la seule façon de vivre, sur cette planète, dans ce siècle.


Les animaux, véritable lien entre l'être humain et son immensité de l'origine, nous révèlent ce qu'on a oublié, mais on a des-appris à les écouter. On ne les observe plus, on n'interagît plus avec eux de la même manière spontanée que jadis. On a inventé la parole, pour donner un nom à toute chose existante, même les émotions.



Toutefois, il y a des expériences que l'être humain vit, qui ne peuvent pas être racontées par les mots. C'est là que les arts nous viennent en aide. Les arts racontent tous les aspects de notre monde (l'univers? la Psyché?), les ressentis, le côté divin, les mondes parallèles, les autres nous-mêmes, pour décrire lesquels on n'a pas de mots. L'art est un langage à part, et le rythme est un langage aussi, qui nous parle par les vibrations, par l'alternance de son et de silence. Le taiko nous parle aussi par les lignes dessinées dans l'espace par les baguettes,

par les mouvement du corps qui accompagnent le dialogue homme-tambour. Pour cela, lorsque j'ai commencé à fréquenter des stages de taiko, dans les années 90, je ne savais pas trop à quoi m'attendre. J'avais juste vu un spectacle, et ça avait parlé au plus profond de mon coeur. Je me suis donc mise dans les mains de ma prof avec toute la confiance du monde, et les autres élèves aussi. Après quelques années de pratique, j'ai compris beaucoup de choses, au niveau des vibrations, du développement personnel, de l'art qui fait voyager dans des mondes qui ne sont pas là apparemment, qui sont parallèles, mais qui sont déjà à l'intérieur de chacun de nous : il suffit de les voir.



Le taiko nous transporte. Et tout ce que j'ai compris, je l'ai compris EN JOUANT. En profondeur. On peut lire la présentation de cette activité mille fois, sur mille sites ou livres différents, mais seul le langage du corps, seul le dialogue qu'on met en place avec les baguettes, avec la peau, est révélateur. Venez donc jouer, et faites-le pendant plusieurs mois, avant de poser des questions. Les réponses arrivent toutes seules.


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